La Musique selon Thierry
RECOMMANDATIONS MUSICALES DE PRÉ- OU POST-CANICULE (je ne me tromperai pas beaucoup sur ce coup-là cet été)
Mon vieil ami et complice THIRIET JEAN-MICHEL vient de lancer une série de podcasts délirants et gratuits dont vous trouverez les six premiers épisodes ici. C’est un mélange savoureux d‘idioties et de musiques décalées (genre Stairway to heaven en version opéra). C’est évidemment très drôle mais ça vous fera également voyager dans toutes les musiques. Essayez-en un et vous m‘en direz des nouvelles. Bravo Thiriet !
L’album qui suit demande un peu de contexte pour rentrer dedans. BRAD MEHLDAU est à la fois un des maîtres du piano jazz actuel (de la stature de Bill Evans et avec un profil musical un peu similaire) mais aussi quelqu’un qui cherche, qui expérimente, qui invente. Il y a quelques années, il avait commis sous le pseudo Mehlania (Mehldau/Giuliania) un excellent Taming the Dragon en duo avec le batteur Mark Giuliana, où il était davantage question de bidouillages électro que de classiques de Brahms. Il remet le couvert en mêlant des thèmes prog rock, des chants et des thèmes religieux et une approche jazz-rock fusion très originale et expérimentale. Le résultat ? Un album complexe qui vous séduira ou vous rebutera, selon vos goûts et votre résistance. Mais qui ne vous laissera pas indifférent. Album Jacob’s ladder. Et l’autre album dont je parle plus haut : Taming the dragon par Mehliana
J’ai déjà beaucoup tartiné sur la série JAZZ IS DEAD, les albums collaboratifs sur lesquels Adrian Younge et Ali Shaheed Muhammad invitent des pointures du jazz-rock des années 70. Voici le tome 9, entièrement instrumental. Ça groove à souhait comme d’hab. Album jazz is dead 9.
Comme certains le savent, je suis des cours intensifs de portugais en vue de mon prochain voyage. Mon prof Diego vient de me faire découvrir MARIA RITA, une splendide chanteuse brésilienne qui n’est autre que la fille de Ellis Regina. Son premier album est un régal. Album Portugal
Et à propos de mon prof (toujours Diego, donc), il a sorti son premier morceau sur Spotify. C’est brésilien, pop et jazzy à la fois. Si vous aviez l’occasion de l’écouter chacun.e dix mille fois, ça lui fera quelques centimes d’euros à la fin de l’année. Son projet s’appelle NANO ORQUESTRA et le single Rebuliço. Inutile de vous dire que c’est mon single du mois (pas le choix, sinon il va m’apprendre des mots de finlandais et je vais être ridicule quand je serai à Sao Paulo).
La citation du mois :
“I had a lot more fun being 20 in the 70s than I’m having being 70 in the 20s.”
Joe Walsh (Eagles)
Le DJ et producteur MARK DE CLIVE-LOWE pratique une michepopote d’electro, de jazz, de hiphop, drum&bass… Lui-même est un produit assez mixte puisqu’il est issu de parents néo-zélandais et japonais. Ce joyeux mélange vous accompagnera avec sourire et légèreté, un peu dans la lignée d’un DJ Shadow mais en plus facile d’accès. Album six degrees
Dans le même genre, le montréalais ANOMALIE devrait vous ravir avec son mélange de funk, jazz et électro. Il s’agit du projet électronique live de Nicolas Dupuis, un claviériste et producteur de formation classique basé à Montréal. Les amateurs de Snarky Puppy y trouveront leur compte aussi, même si ici nul besoin de 56 musiciens pour faire le taf. C’est très sympa et accrocheur et ça devrait amener les amateurs d’un style à l’autre sans problème. Album Métropole et Metropole part 2
Démarche assez singulière que celle de Joe Bagale, un producteur californien qui s’est inventé un avatar nommé OTIS McDONALD car il voulait faire de la musique qui ressemble à Shuggie Otis et Michael McDonald. En fait, ce sont des boucles, des beats. Qu’il a gracieusement mises en ligne en accès libre et qui se sont retrouvées dans plein de morceaux ensuite. Et donc, si vous faites du rap… pardon… si vous avez des ENFANTS ou des NEVEUX qui font du rap (j’ai assez peu de rappeurs dans mes lecteurs, bande de vieux), dites-leur qu’ils peuvent se servir sans risquer de vous envoyer en taule. Mais c’est très amusant à écouter même si vous n’avez jamais voulu rapper, hein ! Album beats vol 5. Sinon, un autre album plus varié (que je préfère au précédent) : Innovation in booty shaking music vol 1
A présent, un album aussi étrange qu’envoûtant, collaboration entre CHILLY GONZALEZ, le maître du piano néo pop/classique et RICHIE HAWTIN, maître britannique de l’électro. C’est planant, entêtant, construit sur des boucles et ça vous emmène dans des paysages assez singuliers, sans qu’on puisse rattacher cela à un genre bien précis. Un très beau voyage qui m’a fait repenser à nos chambres d’adolescents quand, dans le noir, on découvrait Mike Oldfield ou Tangerine Dream en se demandant ce qu’on écoutait, en fait. Album Consumed in key
Et maintenant, UN PETIT CHAPITRE CONSACRÉ À LA FUSION (certains d’entre vous vont tout de suite aller dormir ou alors me bloquer) !
Dans le jazz-rock ou la fusion, je vois deux tendances :
1: les chercheurs, qui essaient d’inventer, de renouveler, de trouver un angle d’attaque inédit, par exemple en mixant plusieurs styles musicaux. On en parle souvent ici.
2/ les suiveurs. Qui font et refont ce qui a déjà été fait. Et il y a un public pour cela (dont moi, by the way). Demandez-vous, quand vous allez manger une pizza, si vous voulez À TOUT PRIX que le resto essaie sans cesse de nouveaux trucs, ou bien si vous voulez juste retrouver CE QUE VOUS AVEZ DÉJÀ CONSOMMÉ MILLE FOIS, TELLEMENT ÇA VOUS PLAÎT ?
Voici donc une sélection d’honnêtes pizzaiolos du jazz-rock. Vous ne les connaissez pas (ou peu), ils n’ont rien inventé mais c’est c’est sympa et régressif comme une bonne vieille quatre fromages à la pizzeria Dolce Vita (à côté du Carrefour Express). Bref, voici quelques propositions qui slappent et solottent à tout crin. Ah oui : tout ça a quand même un délicieux fumet eighties, hein, je vais pas vous mentir. Il ne leur manque que la coupe mullet.
Ah oui, je crois que c’est quasi tous des bassistes, désolé.
ADAM NITTI (oh, on dirait Marcus Miller mais non). Album Liminal
CRISTIANO PARATO. Album Still
LOSAWERE. Album (extrêmement court, genre 5 minutes 😳, durée moyenne de chacun de ses EP) Sjoranatus
DOUG JOHNS (oh, on dirait Mark King mais non). Album Pocket Fulla Nasty (celui-là est assez irrésistible, un peu comme si Level 42 et Maceo Parker avaient fait un enfant ensemble). Sinon, l’album Doug’s Party Mix.
DENNIS CHAMBERS un batteur qui a joué avec tout ce que qui rentre sous le label “fusion / jazz rock”. Ici avec des super pointures comme Brian Auger, Scott Henderson, Jeff Berlin ou Stanley Jordan. Album Groove and more
Allez, un dernier pour la fin. Je suis toujours très circonspect avec ces musiques mi-classique mi-ascenseur à la Ludovico Einaudi. Je ne sais pas si c’est de l’arnaque, si c’est « facile », si c’est parfaitement sublime ou alors tout juste bon pour un décor sonore de salon de massage. Ici il s’agit du nouvel album de ROGER ENO (dont le frère est trrrrrrès connu, cela dit en passant, pour de l’ambient et d’autres choses plus wokenwol). Je ne sais pas vraiment quoi en penser. Et je me dis que le gars qui envoyait sa newsletter musicale par mail il y a un siècle avait autant de mal avec Erik Satie, non ? C’est vous qui verrez. Si vous aimez Einaudi, vous allez adorer. Sinon, vous allez de nouveau me détester en vous demandant comment je me permets de vous faire perdre votre temps pour des âneries pareilles… Album The turning year
A bientôt et merci de votre patience.
Bam pas mal j adore ton casting …. Continue c est super chouette merci . Philip
Encore une sélection de la mort qui tue qui va accompagner mon retour de New York (7h20) et durant la deuxième quinzaine d’août à Bruxelles. Merci Thierry.