RECOMMANDATIONS MUSICALES DEPUIS GLASGOW
En ce joli mois de mai, voici de quoi animer vos premiers barbecues. Ne m'en voulez pas si vous perdez quelques proches. Pas ma faute si vos amis ont des goûts de chiotte. Alors que vous❤️🧡💛💚💙...
Le compliment du mois, envoyé par Brice après mon dernier mail : “Cette sélection est géniale, variée, originale, hors du temps … bravo. Je crois que tu devrais en faire un vrai job. Je sais pas, faire des playlists pour Apple ou Spotify ? Je reçois la sélection de Nova et c’est de la merde en comparaison.”
C’était la minute ego du mois. Et pour fêter ça, allez, ma newsletter change de look.
Petit chapitre consacré à des productions JAZZRE/FRESHED, un label anglais qui explore des pistes qui partent toujours du jazz mais qui dépoussièrent le genre. Le label organise une résidence hebdomadaire à Londres, un festival, un club… Amusant : ils sortent quasi tous leurs albums avec seulement 5 plages. Autant dire qu’on n’a pas le temps de s’ennuyer. J’aime beaucoup les gens qui prennent le temps de faire court.
GOLDEN MEAN : du jazz fusion avec notamment le bassiste de Yussef Kamaal. Album Through walls.
TRIFORCE : fusion aussi mais beaucoup plus burné, un peu comme si des métalleux faisaient du jazz (si vous vous souvenez de Tribal Tech, c’est dans le genre). Album Triforce 5ive.
TROPE : du jazz pop à la manière de Esmeralda Spalding. Album Trope’s 5ive.
THE SURE Co : electro-jazz. Album 5ive.
KAIDI THATAM (dont j’ai déjà parlé la fois dernière) : fusion funky et electro vraiment, mais alors vraiment canon. Album Kaidi’s 5ive.
La série Black Radio du claviériste ROBERT GLASPER en est à son troisième volume et propose, comme sur les deux précédents, un très entraînant mix de jazz, hiphop et rap. Ce genre de musicien, qui passe sans transpirer de tout ceci au jazz straight en passant par le funk et la fusion, m’impressionne vraiment. Avec cette fois encore un all-star de la musique black : Esperanza Spalding, Me’shell Ndegeocello, Gregory Porter et des tas d’autres noms que je ne connais pas. Album Black Radio III.
Une reco de Philippe, cet album de SERGIO MENDES & BRASIL 66 est très envoûtant. Assez soft par rapport à ce que le pianiste a pu produire par ailleurs. Une version un peu folkisante et californienne des rythmes brésiliens. Tout cela est soyeux et riche. Déposez l’aiguille de votre platine sur la face A de cet album, allumez une Pall Mall et servez une caïpirinha en long drink à votre jeune fiancé, il va craquer. Album Stilness.
Brésil encore : j’ai une passion dévorante pour MILTON NASCIMENTO, le chanteur/compositeur qui me touche le plus. Qui sera une révélation pour celles et ceux d’entre vous qui pensent que la musique brésilienne c’est juste de la samba. Tendre, déchirante, douce et ensorcelante, la musique de Nascimento vous accompagnera longtemps. Voilà un album de 1972 que je ne connaissais pas mais qui est apparemment considéré comme l’un des grands classiques de la musique brésilienne : Clube da esquina.
Et sinon deux classiques si vous voulez découvrir : Milton (1976) et Courage (1969) (avec une orchestration somptueuse de Deodato, des cordes et tout).
BLUE LAB BEATS est un duo de jazztronica londonien. Les deux musiciens s’appellent NK OK et MR DM (ok, on est d’accord). Leurs influences sont variées mais toutes de bon goût : hiphop, soul, r&b, funk, sonorités africaines… Et d’ailleurs, le célèbre label Blue Note ne s’y est pas trompé puisqu’il a signé ce jeune groupe pour son premier album. Et comme le dit le communiqué de manière alléchante : « a sound that tells of London, of today, while hinting at the future. » Album Motherland journey.
Je parle souvent ici de SNARKY PUPPY. D’abord parce que je les adore et qu’en plus je ne suis pas le seul. En attendant leur prochain album studio, voici un live enregistré pendant le festival qu’ils organisent chaque année à Miami Beach où, durant trois jours, ils jouent chaque soir et font participer tous les artistes de leur label Ground Up. Voici quatre longues versions live assez différentes des versions album. Et très très joyeuses ! Pour info, ils seront en tournée européenne avant et après l’été (nous avons, avec mes complices Erwin et Brice, déjà nos places pour la date bruxelloise). Album Live at GroundUp Music Festival.
Erwin m’écrit : « Tu connais RYO SAKAMOTO ? J’écoute son premier disque, que je ne trouve que sur Youtube. Du jazz-funk japonais.” Voici, donc.
Sur conseil de Erwin, tiens justement, voici THE FEARLESS FLYERS, une bande de funkeurs extraits de VULPECK e de SNARKY PUPPY (et pour une fois y a des filles, ce qui manque cruellement aux deux groupes en question). C’est direct, dansant, virtuose et tout sauf prise de tête. Du jazz funk et rock comme on voudrait s’en enfiler tous les jours (checkez le morceau Flyers Funk, c’est terrible). Album The Fearless Flyers et Live at the Madison Square Garden.
Même genre et même bande : si vous voulez de l’énergie, du funk, de la bonne humeur et zéro prise de tête, jetez-vous sur l’album que le guitariste CORY WONG (Vulfpeck) a enregistré avec le METROPOLE ORKEST, cette Rolls hollandaise (eeeeh oui, ça existe) qui se met au service de toutes les stars du jazz, de la pop et de la soul. Les vivas enthousiastes du public vous conforteront dans l’idée que vous avez fait le bon choix. Album Live in Amsterdam.
On termine avec CHAI. C’est de la pop techno japonaise hyper-vitaminée, dans le genre de Pizzicato Five si vous avez connu. Quatre nanas qui chantent des trucs acidulés et sexy auxquels je ne comprends rien, mais irrésistiblement je tape quand même du pied en tapant ces lignes. Album Wink.
Le mot de la fin ira à Kasia, ma coloc à Glasgow, regardant ma sélection avec des yeux vides : “if you listen to jazz before you’re 40, there’s definitely something wrong with you”.
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Vraiment, Clube da Esquina est un des albums le plus importants de la histoire de la musique brésilienne. C'est au niveau d'autres comme Chico Buarque's Construção et João Gilberto's Chega de Saudade.